Gestion de chantier ETA Dehail : le stockage en boudins élevé au rang d'expertise
L’ETA Dehail, à Saint-Julien-sur-Sarthe, dans l’Orne, s’est fait une place chez les éleveurs bovins adeptes du stockage de céréales sèches et de maïs humide en boudins pour l’alimentation animale. Son parc de trois boudineuses la conduit à traiter annuellement près de 10 000 t, incluant le broyage en vrac, et à réaliser 6,5 km de boudins.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Paul Dehail a créé son entreprise de travaux agricoles en 2016, adossée à l’exploitation familiale. Il l’a spécialisée dans les travaux de fenaison, d’enrubannage, de broyage et de mise en boudins de céréales sèches et maïs humide destinés à l’alimentation animale. « Cogérant du Gaec familial avec mon père, je voulais diversifier les activités et valoriser le matériel de la ferme. J’ai privilégié des prestations que nous maîtrisions techniquement », souligne l’entrepreneur, installé à Saint-Julien-sur-Sarthe, dans l’Orne.
Les premières prestations de boudinage assurées par l’ETA au cours de son année de création s'effectuent avec une machine CGAO. Trois cents tonnes de maïs humide sont ainsi stockées. Face à la rentabilité de cette activité et aux avantages de cette technique de conservation des grains, Paul Dehail choisit de poursuivre dans cette voie. L’entreprise sillonne les départements de l’Orne, de la Sarthe, de la Mayenne et de la Manche pour broyer et stocker du maïs humide et des céréales sèches (blé, orge, avoine, triticale, féverole, épeautre, escourgeon, pois…). « Pour les agriculteurs qui font préalablement sécher le maïs humide au sein d’une coopérative, cette prestation d’aplatissage et de mise en boudins prêts à l’emploi les dispense des coûts de séchage, explique-t-il. Nous travaillons uniquement pour des éleveurs de bovins, dont 20 % sont installés en agriculture biologique et labellisés AOC ou AOP. Ils cultivent notamment beaucoup de méteil, de blé et de triticale. La clientèle met principalement en avant la traçabilité du produit, sa qualité de conservation et l’absence d’attaque de charançons. »
Un débit de chantier jusqu'à 35 t/h avec la Dland
Face à l’ampleur de la demande, Paul Dehail fait évoluer son parc de matériels pour gagner en performance. En 2018, il opte pour un modèle Murska puis, deux ans plus tard, pour la boudineuse Daplagaine 800 de la marque Dland. Le débit de chantier évolue progressivement de 10 à 20 t/h avec la Murska, avant d'atteindre 35 t/h avec la Dland. Néanmoins, il dépend étroitement de l’humidité du grain. La longueur de boudins totale réalisée par l’entreprise fait ainsi un bond de 500 m la première année pour s'établir à 3,5 km en 2020. Alors que la prestation est en pleine ascension, l’opportunité se présente, en avril 2023, de reprendre l’activité de boudinage de l’entreprise Feedwest, spécialisée dans l’alimentation animale. L’entrepreneur acquiert alors trois machines : deux modèles Dland Daplagaine 800, à deux rouleaux de 80 cm, et une boudineuse à disques Euro Bagging. Ces investissements permettent de doubler la capacité de mise en boudins pour atteindre 6,5 km linéaires.
Au départ de l’opération, l’auge de la boudineuse réceptionne les grains à la sortie de la trappe de la remorque. Ces derniers sont ensuite acheminés au moyen d’une vis sans fin vers l’élévateur, qui les transporte dans la trémie. Celle-ci intègre un agitateur pour homogénéiser la matière avant l’affinage et la mise en silo. La Daplagaine 800 est équipée d’une trémie comprenant deux rouleaux de grand diamètre. « Le maïs humide nécessite de remplacer les rouleaux lisses des machines Dland par des rouleaux crantés pour affiner son broyage », précise l’entrepreneur.
Un vérin électrique sur la pédale de frein agit sur le tassement des boudins. Deux opérateurs sont requis sur les chantiers : l'un pour réguler l’ouverture des trappes de la remorque et gérer le broyage, l’autre pour prendre en charge la direction du tracteur et le placement des remorques qui vident dans l’auge de la boudineuse. Pour les chantiers, l’entreprise utilise un Fendt Vario 722. Pour la récolte de maïs humide, elle loue un JCB Fastrac 4220 iCon destiné aux trajets supérieurs à 100 km puisque celui-ci est capable de rouler à 65 km/h. Enfin, un fourgon utilitaire est mis à disposition des salariés pour transporter le carburant, les bâches et la caisse à outils.
Une maîtrise pointue de la conservation des céréales
La saison démarre au battage des céréales, dans le courant du mois de juillet, puis se poursuit sur la période septembre-novembre pour le maïs humide. Quelques chantiers de broyage en vrac sont aussi réalisés pendant l’hiver. En considérant un rendement moyen de 1,4 t de grain éclaté par mètre linéaire selon la culture, l’entreprise broie et/ou met en boudins entre 9 000 et 10 000 t par an (incluant le broyage en vrac). Paul Dehail applique un tarif compris entre 23 et 25 €/t (grains broyés et prêts à l’emploi), et entre 33 et 36 € par mètre linéaire. Cette prestation génère 200 000 €, soit 40 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. « Cette activité requiert une bonne connaissance des céréales et de leur conservation, ainsi qu’un bon relationnel avec le client, indique l'entrepreneur. Une puissance supérieure à 200 ch s’impose pour faire un travail de qualité. Nous employons notamment un Fendt Vario 722. Au maïs, nous utilisons les deux boudineuses Dland plus récentes. Une troisième est disponible si besoin. »
L’ETA Dehail a construit sa renommée de spécialiste du boudinage à l’échelle de son département et des territoires limitrophes. Les salariés mènent parfois des chantiers regroupant deux boudineuses pour stocker jusqu’à 300 t de maïs humide en une journée, récolté avec deux moissonneuses-batteuses de huit rangs. Ces chantiers de taille témoignent de la maîtrise et de la qualité du service apporté aux clients au fil des années.
A lire aussi : Récolter le blé en décomposé pour maîtriser le salissement
Pour accéder à l'ensembles nos offres :